...
Voilà voilà...
Lundi, donc, BM m'a envoyé un texto disant "quand-est-ce qu'on peut venir ?", qui avait suscité chez moi un espoir incrédule (voir ici).
J'avais raison d'être incrédule.
Lundi soir, MonHomme a appelé sa mère et lui a dit : " Venez mercredi après-midi." (oubliant de lui dire, le coquin, que je ne serais pas là) (pas d'bol, j'ai coiffeur)(en plus c'est vrai)
Précisons que, pour ses vacances portugaises, BM avait pour instruction claire et explicite : pas de cadeau, ni pour nous, ni pour Titona.
Hier aprem, j'étais en train de changer Titona lorsque j'entends du bruit en bas.
Vous la voyez venir, là ?
Parce que moi, sur le moment, je n'ai rien vu venir du tout.
J'ai dit : "Je ne sais pas qui est là mais monte, je suis en haut avec Titona. " (oué, y a pas mal de passage chez moi, alors tant que la chienne ne fait pas mine de bouffer tout cru le nouvel arrivant, on ne s'inquiète pas trop de savoir qui c'est)
Et là...
Là...
C'était BM...
Sur le cul, je fus.
Passablement contrariée, j'ai décidé instantanément de ne pas être aimable. Pas désagréable, mais pas gentille non plus.
" Mais qu'est-ce que vous faites là ???"
" Ben on avait convenu avec MonFils !"
" Mais non. Il vous a dit mercredi !"
"Non non non ! Hier, il m'a dit : "Venez demain !" "
Le ton était tellement assuré que j'aurais presque pu la croire, et penser que MonHomme s'était planté. Sauf que j'étais devant lui quand il a téléphoné, et qu'il a bien dit mercredi.
" Non, il a dit mercredi."
"Non Cami je t'assure, il m'a dit "demain". Je suis sûre. Même que j'ai pensé que c'était étonnant parce que d'habitude il travaille le mardi."
"Non BM. J'étais là. il a dit mercredi."
" Ah bon. Mais c'est pas grave hein, maintenant on est là. Tu avais prévu quelque chose ?"
Heu, comment dire. À la dernière phrase, j'ai vu rouge. Tant d'irrespect, de "de toutes façons je m'en fous de ce qu'il a dit je fais ce que je veux et j'en ai rien à foutre de ton emploi du temps", ça m'a foutue en rogne pour de bon.
Du coup, je n'ai rien laissé passer de ce que je laisse passer d'habitude.
Elle nous a porté un cadeau : un torchon... alors, nous avons un torchon (qui n'essuye pas) directement venu de Corse, un autre (qui n'essuye pas non plus) en provenance d'Alsace, un autre (...) des Pyrénées (parce que, même quand elle va en excursion dans la vallée d'à côté, elle nous rapporte un "cadeau"), et j'en oublie. Plein. Tous sont vilains, hein, on est bien d'accord sur le concept.
À la place du "Merci" habituel j'ai dit, sur un ton trèèès neutre: "Vous allez vous faire engueuler par MonHomme". (être prof, ça vous apprend à dire des trucs vachement désagréables, voire carrément vaches, sur le ton le plus neutre du monde : excellente stratégie pour désarmer les élèves agressifs)
Elle a porté un cadeau à Titona : un pantin en bois, plein de petites pièces à avaler.
À la place de "Oh, c'est joli", j'ai dit, sur un ton trèèèèèès neutre : " Vous allez vous faire engueuler par MonHomme."
Elle a dit : " Il a rien à dire c'est pas pour lui c'est pour Titona. Il va le suspendre dans la chambre."
(et vlan, une deuxième couche de "je m'en fous de vous, je fais ce que je veux")
Je n'ai pas dit mais j'ai pensé très fort : " Il dira ce qu'il voudra et tu risques de l'entendre fort. Quant à suspendre ce truc dans la chambre pas question, si ça ne tient qu'à moi il va moisir au fond d'un placard pendant 20 ans". (ce qui est injuste, car il est plutôt joli)(mais ça va se passer comme ça quand même)
Ils sont restés deux heures et demie, pendant lesquelles elle n'a cessé de répéter qu'elle perdait la boule, de s'être trompée de jour, et que MonHomme allait l'engueler. Je ne l'ai surtout pas détrompée. Je ne lui ai pas dit non plus que ce n'était pas grave. (on est d'accord : en soi, ce n'était pas grave. C'est le principe qui me fiche hors de moi)
J'ai envoyé, devant elle, un texto à MonHomme pour lui dire qu'ils étaient là.
Elle ne voulait pas que je l'envoie ("je vais me faire engueuler, ne lui envoie pas va !" "mais si mais si : peut-être qu'il pourra rentrer plus tôt pour profiter de vous voir !") (rho, c'est parfois délectable la mauvaise foi...)
Je lui ai lu la réponse de MonHomme (pas content) .
Hasard ou pas, ils sont partis bieeeeen avant le retour prévu de MonHomme.
Conclusions :
a) BM n'est pas mâtée.
b) C'est la guerre.
c) J'ai décidé d'être une adversaire teigneuse.
(Je le dis en blaguant mais en vrai, j'ai décidé de ne plus être aimable. Je déteste cette façon de faire semblant de tenir compte des gens, pour finalement s'imposer en faisant semblant que c'est une erreur, tout ça en profitant de ma politesse.) ( Elle est très forte : j'ai eu toutes les peines du monde à faire comprendre à MonHomme que non, elle n'a pas fait d'erreur, que oui, elle sait très bien ce qu'elle fait...) (Ça y est, il est convaincu et remonté) (Là, on est en train de préparer son "texte" pour l'engueulade qui ne manquera pas de se produire) (J'y veillerai) (C'est chiant cette nouvelle manie des parenthèses, vous trouvez pas ?) (J'ai oublié : on avait convenu que ce serait moi qui choisirais les laines et les modèles de tricots pour Titona, et aujourd'hui elle me lance au détour d'une phrase qu'elle va tricoter une veste cet été, en coton bleu qu'elle a déjà acheté. Je n'ai pas été aimable)
Idée de dernière minute : et si je donnais un lot de torchons (presque neufs !) pour le vide-grenier du lycée ? 10 centimes les 12 !
Mieux : je vais les donner à BM pour le vide grenier qu'elle organise chaque année pour le Téléthon.