C'était ce matin.
J'avais ma fille dans mes bras, ma petite fille pur garbure.
Elle riait aux éclats, sans que je sache pourquoi.
Au hasard d'un album acheté par MonHomme il y a quelques temps, je suis tombée sur ça :
Au bout de deux phrases, les larmes sont arrivées.
J'ai pleuré jusqu'au bout de la chanson.
Des larmes pour l'enfant que nous n'irons pas chercher au bout du monde...
Avec ma pur garbure dans les bras, qui continuait à rire aux éclats, qui me comble de bonheur.
Mais nous n'irons pas chercher d'enfant au bout du monde.
Voilà, c'est un bonheur immense, c'est un renoncement.
(Qui aurait-il été ? Qui aurions-nous été ? J'ai écrit la même chose ou presque, ici, il y a peu de temps... Tous ces enfants auxquels nous devons renoncer, nous les privés d'insouciance procréative...)
Et puis j'ai pensé très fort à WW, et à son petit du bout du monde, "bientôt".
WW, si tu passes par là, cette chanson est pour toi.
Et finalement c'est cette phrase qui me reste :
" Ce qui ressemble à un hasard
Souvent est un rendez-vous."
Visiblement nous n'avions pas rendez-vous avec un enfant du bout du monde.
Visiblement nous avions rendez-vous avec la petite fille qui sait rire aux éclats dans mes bras en jetant un regard étonné vers mes larmes.
Un rendez-vous merveilleux...
Mademoiselle l'aventure
Vous avez posé sans bruit
Roulé dans sa couverture
Un petit ange endormi
On arrivait de nulle part
On l'a serré contre nous
Ce qui ressemble au hasard
Souvent est un rendez-vous
Mademoiselle le mystère
Evanouie pour toujours
Vous serez toujours la mère
Nous serons toujours l'amour
C'est le livre qu'on partage
Et nous voilà réunis
Au matin de chaque page
On vous remercie
Vous avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise
Cette petite âme blanche
Elle sera née deux fois
La première entre vos hanches
La seconde entre nos bras
La force que ça lui donne
C'est de l'éclat de diamant
On veut le dire à personne
A vous seulement
Vous qui avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise
Vous êtes sûrement très belle
Comme ce petit miroir de vous
Qui s'endort contre mon aile
C'est tout ce que je sais de vous
Mademoiselle...
Francis Cabrel