La nouvelle court plus vite que je ne l'avais prévu, et il y a quelques personnes à qui je tenais à dire moi-même la bonne nouvelle
Mon Sur-Chef
J'avais dit il y a 10 jours à mon "sous-chef" que j'étais enceinte, je pensais qu'il le dirait au sur-chef mais comme je l'ai croisé plusieurs fois entre-temps et qu'il n'y a fait aucune allusion, j'ai compris qu'il ne savait pas. Mon sur-chef, c'est celui dont la belle soeur est passé par la PMA, et qui m'avait dit que je pouvais appeler 10 minutes avant le début du cours pour dire que je ne serais pas là... cool, quoi. En plus, il se trouve qu'il connaît MonHomme depuis longtemps.
Bref.
Un grand sourire sincère, un "je suis très heureux pour vous", il était à deux doigts de venir me faire un bisou, Monsieur le Proviseur.
J'aime bien cet homme, moi. Il fait partie de ceux dont le soutien nous a permis de ne pas tomber.
J'ai eu grand plaisir à lui annoncer notre victoire.
Une collègue de travail,
à qui, il y a à peine un mois et demi, j'ai demandé des conseils pour notre dossier d'agrément.
L. et son mari sont passés par la PMA, des FIVs, des échecs uniquement, maintenant parents heureux de deux enfants qu'elle n'a pas portés.
Je voulais qu'elle comprenne pourquoi je ne revenais pas vers elle pour lui parler de l'adoption, car je lui avais dit que je le ferais. Et surtout, je ne voulais pas qu'elle apprenne ma grossesse "par la bande".
Nous ne nous connaissons pas plus que ça, c'est une femme très discrète. Pourtant, son émotion m'a boulerverée.
Elle a saisi ma main, l'a serrée fort, m'a dit qu'elle était vraiment très contente pour nous, a pleuré un peu, s'est levée pour se donner une contenance, m'a embrassée sans trop savoir comment faire, finalement je l'ai prise dans mes bras (ça faisait un peu Laurel et Hardy se congratulant dans le bureau du sous-chef absent, vous visualisez ? (moi, c'est Hardy)).
Elles portent une émotion particulière, ces annonces à des femmes passées par la PMA, avec succès ou non.
Ma tatie préférée
Qui s'est exclamée (quelque chose du genre " Enfin ça a marché !")
Qui, elle aussi, a saisi m'a main et l'a serrée, plus fort encore que L., et plus longtemps.
Qui a abandonné son sécateur mais qui n'osait pas me prendre dans ses bras, alors c'est encore moi qui ai pris l'initiative. (Hardy + Hardy maigre, ce coup-ci (elle est encore plus petite que moi...))
Qui a pleuré un bon moment.
Qui s'est exclamée au milieu de ses larmes : " Rho, un bébé, un petit bébé, je suis contente !! "
Puis s'est excusée : " Oh je suis contente pour vous aussi, hein ! Mais je suis aussi contente pour moi, pour nous ! Un bébé, un petit bébé, oh, ça va être bien, ça va être bien, rho je suis contente, contente !!! " (et j'ai pris conscience ma tortue va débarquer dans une "petite" famille, resserrée et aimante déjà (nous deux, plus la tortue), mais aussi dans une famille plus grande, avec ses qualités et ses défauts, mais chaleureuse, généreuse, vivante, joyeuse et diverse)
Qui regrettait de ne pas pouvoir me donner de conseils pour l'accouchement, car elle a eu 2 césariennes. (" Le ???... le QUOI, tu dis ?? l'accouchement ??? euh... mais ça va vraiment m'arriver, ça ??" )
Qui me regarde désormais avec un sourire dans les yeux.
Et puis il y a aussi Copine, qui savait dès la PDS, mais avec qui j'ai eu peu de contacts depuis.
Copine, qui depuis notre +, a vécu son premier échec d'IAC, et bien pire encore... une douleur plus grande, une de celles que, personnellement, je redoute le plus. Rien à voir avec la PMA, juste un deuil "ordinaire" mais terrible. Bref.
Elle était à l'envers, nous nous sommes peu parlé depuis, envoyé quelques mails, mais je ne savais pas trop si / comment je pouvais lui parler de moi, ce qu'elle avait envie d'entendre ou pas, s'il y aurait une gêne...
Nous avons commencé notre conversation d'hier par un fou-rire spontanné et totalement débile, rassurant.
Elle m'a parlé de sa douleur, de son chagrin, de ses difficultés mais pas seulement.
Je lui ai parlé de notre tortue, des échos passées, du RDV à venir mercredi, de la fatigue, des nausées qui agacent et de l'absence de nausée qui inquiète.
30 minutes au bout de nos portables, chacune garée aléatoirement sur notre bord de route pour ne surtout pas manquer cet appel qui nous tenait à coeur à toutes les deux.
Nous reprendrons mercredi nos habitudes, notre déjeûner hebdomadaire et nos confidences sans queue ni tête.
Nous nous sommes retrouvées, ça m'a fait du bien.
C'es émouvant, c'est "la vie comme elle doit être".
Sur ce je vous laisse, car il y a au moins 5 chats dans mon jardin qui courtisent ma MimiChat, je m'en vais leur faire comprendre qu'elle n'est encore qu'un bébé chat et que s'ils insistent ils vont finir par tomber pour détournement de mineure. AH MAIS !!
(oups, il y a aussi la minette de la voisine... chasse pas sur les terres des autres, toi !!!)