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17 novembre 2013 7 17 /11 /novembre /2013 08:39

 

C'était ce matin.

 

J'avais ma fille dans mes bras, ma petite fille pur garbure.

Elle riait aux éclats, sans que je sache pourquoi.

 

Au hasard d'un album acheté par MonHomme il y a quelques temps, je suis tombée sur ça :

 

 

 


 

 

 

Au bout de deux phrases, les larmes sont arrivées.

 

J'ai pleuré jusqu'au bout de la chanson.

 

Des larmes pour l'enfant que nous n'irons pas chercher au bout du monde...

Avec ma pur garbure dans les bras, qui continuait à rire aux éclats, qui me comble de bonheur.

 

Mais nous n'irons pas chercher d'enfant au bout du monde.

 

Voilà, c'est un bonheur immense, c'est un renoncement.

(Qui aurait-il été ? Qui aurions-nous été ? J'ai écrit la même chose ou presque, ici, il y a peu de temps... Tous ces enfants auxquels nous devons renoncer, nous les privés d'insouciance procréative...)

 

 

Et puis j'ai pensé très fort à WW, et à son petit du bout du monde, "bientôt".

WW, si tu passes par là, cette chanson est pour toi.

 

 

Et finalement c'est cette phrase qui me reste :

 

 

" Ce qui ressemble à un hasard

Souvent est un rendez-vous."

 

 

Visiblement nous n'avions pas rendez-vous avec un enfant du bout du monde.

 

Visiblement nous avions rendez-vous avec la petite fille qui sait rire aux éclats dans mes bras en jetant un regard étonné vers mes larmes.

 

Un rendez-vous merveilleux...

 

 

 

 

 

Mademoiselle l'aventure
Vous avez posé sans bruit
Roulé dans sa couverture
Un petit ange endormi
On arrivait de nulle part
On l'a serré contre nous
Ce qui ressemble au hasard
Souvent est un rendez-vous


Mademoiselle le mystère
Evanouie pour toujours
Vous serez toujours la mère
Nous serons toujours l'amour
C'est le livre qu'on partage
Et nous voilà réunis
Au matin de chaque page
On vous remercie


Vous avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise


Cette petite âme blanche
Elle sera née deux fois
La première entre vos hanches
La seconde entre nos bras
La force que ça lui donne
C'est de l'éclat de diamant
On veut le dire à personne
A vous seulement


Vous qui avez l'âge où on s'amuse de tout de rien de son corps
Pas de témoin je présume juste la lune et encore
Et ce trésor cette colombe qui vous avait ralentie
Vous l'avez posée dans l'ombre et l'ombre vous a reprise


Vous êtes sûrement très belle
Comme ce petit miroir de vous
Qui s'endort contre mon aile
C'est tout ce que je sais de vous
Mademoiselle...

 

Francis Cabrel


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4 février 2012 6 04 /02 /février /2012 10:00

 

Je parle assez librement de notre projet de lancer l'agrément pour l'adoption, avec ceux que je sens ouverts à cette démarche. Je ne veux pas en faire un secret, comme si on avait honte de ça. Autant pour la PMA j'avais trié les "heureux" élus choisis pour assumer la lourde tâche de nous soutenir car je trouvais que c'était une démarche qui touchait vraiment à l'intime, autant pour l'adoption je n'ai pas envie de ça. J'ai envie que nos connaissances ne soient pas surprises le jour où l'enfant arrivera, j'ai envie qu'ils aient le temps de se faire à l'idée.

 

Mais.

 

Quelques-uns comprennent, nous soutiennent à fond, entrent avec nous dans la démarche (heu, j'ai déjà 3/4 parrains/marraines potentiels).

 

Mais plusieurs ne comprennent rien... et me sortent la réflexion qui tue.

 

- Oh mais vous avez raison. Et puis tu sais, je connais quelqu'un...

- Non, ne me sors pas l'histoire de la femme qui est "tombée enceinte" juste après avoir eu son enfant adopté, ou son agrément, ou un truc du genre. Je n'ai pas envie d'entendre ça.

- Mais si mais si, je t'assure que ça arrive, je connais quelqu'un qui...

- Non mais ça n'arrive pas tout le temps, puis ce n'est pas pour ça qu'on fait cette démarche.

- Ah mais peut-être que ça va vous arriver quand même !

 

 

À ce stade, j'avoue que je renonce à poursuivre la discussion.

Je vous promets, j'ai eu cette conversation, mot pout mot, avec une collègue/copine que pourtant  je croyais capable de m'entendre...

Mais ce genre de réflexion me heurte profondément, essentiellement pour deux raisons :

  • D'une part, parce que cela sous-entend que, bien évidemment, les FIV échouent parce que "j'y pense trop", ou parce que "dans ma tête je ne suis pas prête à être mère et la réflexion sur l'adoption va tout débloquer". Alors c'est vrai, je n'ai pas d'OATS, ou de trompe bouchée, ou d'ovaire foutu à dégainer, et qui permettrait de faire taire ce genre de petites phrases. Mais ce n'est pas pour autant que mon infertilité est psychologique, merde, la science ne sais pas encore tout ! Et même si elle l'est, est-ce que me la foutre ainsi sur la gueule est vraiment constructif ?
  • D'autre part, parce que raisonner de cette façon me blesse vraiment, je trouve que c'est un manque de respect colossal envers l'enfant à adopter. Il serait l'enfant palliatif, celui qui me permettrait d'avoir enfin un "vrai" enfant une fois que l'adopté aurait débloqué tous mes verrous psychologique. Et merde, si on adopte un enfant, ce sera pour lui, pour nous, et pour l'espoir qu'il représente en lui-même. Ils comprennent bien peu le processus d'adoption, ceux qui commencent la discussion sur ce thème...

 

J'ai des arguments, des chiffres qui disent que parmi les femmes sorties de PMA sans enfant, le taux de grossesse après la fin des traitements est exactement le même pour celles qui adoptent que pour les autres, avec les mêmes délais et tout et tout.

Mais à chaque fois que j'ai subi ce genre de conversations, je n'ai pas eu le temps de placer ces arguments.

Ces gens sont tellement convaincus de bien faire en nous balançant notre infertilité psychologique en pleine face, qu'ils pensent que nos arguments sont juste une dénégation qui apporte une preuve supplémentaire de notre blocage ("la pauvre fille, elle ne veut pas voir la réalité en face, je vais l'aider à comprendre qu'elle doit y penser moins !").

Ou alors ces gens ont tellement peur d'être confrontés à l'infertilité, qu'ils préfèrent y trouver une cause psychologique, ils doivent certainement ainsi se sentir protégés.

 

 

En attendant, il m'arrive un truc désagréable.

J'en viens presque à souhaiter de ne surtout pas avoir un enfant biologique après en avoir adopté un.

Je ne veux pas donner à ces gens un argument supplémentaire.

Je ne veux pas qu'ils brandissent mon exemple à d'autres infertiles, je ne veux pas qu'ils en fassent souffrir d'autres avec mon histoire.

 

Ils font chier, les gens.

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13 janvier 2012 5 13 /01 /janvier /2012 22:26

 

Voilà.

C'est parti.

 

Aujourd'hui, je suis allée trouver une copine/collègue, qui va avoir un petit en mars. Elle est célibataire, il a 6 ans, un sourire craquant, une maman gaga et néanmoins réaliste.

Nous avons causé agrément, procédures, choix de pays d'adoption, attente (pfff... on n'en sort pas !)

 

Puis, je suis allée trouver une autre collègue. Elle est mariée, a deux enfants qui ont trois mois d'écart mais arrivés avec 6 ans d'intervalle.

Nous avons causé agrément, procédures, attente (grrr !!!), PMA (un peu, pas trop), contacts, rencontres avec d'autres familles, galette des rois...

 

Puis j'ai appelé une amie très proche, marraine d'un petit de 8/9 ans, arrivé en France à 18 mois.

Nous avons causé de plein de choses, et aussi d'une rencontre rapide avec la maman du filleul.

 

Objectif : d'ici la fin du mois de janvier, nous envoyons la lettre qui lancera le procesus d'agrément.

Soit un agrément accordé en septembre.

 

Ayé, c'est dit : 2012 sera l'année de l'agrément.

 

( Ou pas... )*

 

 

 

 

* ... vous voyez ce que je veux dire, hein... c'est un " Ou pas " optimiste !!

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7 mai 2011 6 07 /05 /mai /2011 10:00

 

À propos de la réflexion " Insupportable de mépris "  : " Oh ben si ça marche pas, au pire, vous pourrez adopter ! "

 

Cette réflexion me hérisse...

Si nous adoptons un enfant, ce ne sera pas un pis-aller.

Bien sûr sans l'infertilité, la question ne se serait pas posée, ou se serait posée différemment : MonHomme rêve d'une famille de toutes les couleurs, il regrette d'être "tombé" sur une blanche gascone (moi). Il aurait adoré avoir des enfants métis... (moi, je m'en fous totalement)

 

L'infertilité rend le désir d'enfant tellement fort, qu'on ne sait plus : adopte-t-on pour nous ou pour l'enfant? ... (et les fertiles alors, font-ils un bébé pour eux ou pour lui?...)

 

Mais je ne l'adopterai pas pour remplacer l'enfant que je n'ai pas pu fabriquer, ça non.

C'est difficile à exprimer... même si je suis résolue à aller jusqu'au bout des 4 FIV avant de renoncer, je ne considère pas l'adoption comme la "solution de secours".

 

C'est juste... une autre histoire.

Je désire être enceinte, je ne veux pas renoncer à cela tout de suite, tant qu'on n'aura pas "tout essayé" (dans la limite de ce que nous considérerons comme raisonnable).

Si ce désir de grossesse n'aboutit pas, j'y renoncerai. Et franchement, je crois que ce ne sera pas si éprouvant pour moi, étrangement : nous nous battons pour cette grossesse, mais le plus important pour nous c'est l'enfant.

 

Je veux être mère, je veux avoir un, des enfants. Ce n'est pas le même désir.

Dans ma grance liste de "pourquoi je veux un enfant", il y a ces deux désirs mêlés, comme pour toutes les femmes je suppose. S'il faut renoncer à la grossesse, il faudra faire une croix sur certaines choses.

Ce ne sont pas des choses dérisoires, voilà pourquoi je ne suis pas prête à les laisser de côté sans lutter.

Mais ça ne fait pas le poids face au reste : je ne renoncerai pas à être mère.

 

La démarche est différente.

C'est très difficile à exprimer clairement, mais c'est une évidence pour moi.

 

Je trouve qu'un enfant adopté mérite qu'on l'attende pour lui-même, pas pour remplacer un absent pur garbure. Oui, je crois que c'est ça la clé... Cet enfant mérite notre respect et toute notre attention, tout notre désir, du jour où on dépose le dossier au jour où on le rencontre (ou pas).

 

Décidément, même face à des gens sensés, il est parfois difficile de faire passer ce message... Peut-être parce qu'il est confus en moi, parce que c'est juste une conviction intime.

Quelle est la part d'instinct là-dedans, et quelle est la part de raison ?

 

Pur garbure ou adopté, ce n'est ni mieux ni moins bien, ni plus joyeux ni plus triste, ni plus douloureux. C'est juste une autre histoire.

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2 avril 2011 6 02 /04 /avril /2011 20:00

 

Cette mission de parent (voir chapitre 3), je suis prête à l'assumer, auprès d'un enfant pur-garbure ou auprès d'un enfant adopté.

 

Je sais qu'elle est plus compliquée auprès d'un enfant adopté qu'auprès d'un fait-maison.

 

Parce qu'un enfant adopté arrive avec un passé, une blessure. Celle-ci est plus ou moins profonde selon l'histoire qu'il a vécue, les raisons de l'abandon. C'est parfois "presque sain", parfois ultra-douloureux. Mais dans tous les cas, c'est inscrit à vie...

 

Il faudra prendre cet enfant là où il est, et tâcher de le faire avancer sur son chemin à lui, en fonction de son histoire et de ses désirs.

Je crois que la perspective de l'adoption oblige à reconsidérer la mission de parent...

Un enfant adopté ne nous doit rien, c'est juste nous qui lui devons le plus grand respect : de ce qu'il a été, de ce qu'il est, de ce qu'il veut devenir.

Bien sûr, ce sera peut-être douloureux, peut-être un jour dérivera-t-il, peut-être sera-t-il rattrappé par son histoire.

Mais entre-temps, nous lui aurons offert de l'amour, une maison pour grandir, un cadre sécurisant. Nous lui aurons donné toutes les cartes que nous avons en main pour qu'il fasse son chemin le mieux possible.

Avec son histoire, avec son passé, il construira sa vie, le mieux possible lui aussi.

 

" Vous n'allez pas adopter quand même ? Avec tout ce qu'on voit... Tu sais, les Machin, hein, ils sont très bien ! Et ben les gamins qu'ils ont adoptés, à l'adolescence ils ont fait plein de conneries, les parents en ont vraiment bavé. Vous voulez vraiment prendre le risque ??"

Oui, je suis prête à prendre le risque.

 

À part la blessure de départ, quelle est la différence avec un pur-garbure ? Non que je la minimise, elle est parfois terrible.

Mais finalement la mission est la même : l'enfant fait-maison (pur-beurre, pur-garbure, pur-moule/frite, pur-andouillette...) part avec une chance de plus (pas de blessure originelle), mais pour le reste, qu'est-ce qui change vraiment ?

Oui, un jour peut-être il envoie promener ses parents, leur assène un "T'es pas ma mère, t'es pas mon père" qui fait mal. Mais qui me garantit que mon ado pur-garbure ne me lancera pas un "J'ai pas demandé à naître" tout aussi douloureux ? Et qui souffre le plus dans ces déchirements-là ? Je crois que c'est l'enfant, malgré tout...

Ce que je veux dire, c'est que si on adopte un enfant, on le prend avec une histoire, et on l'aide de notre mieux à faire avec. C'est comme un cadeau qu'on lui fait, une chance qu'on lui donne. On lui donne tout ce qu'on a, il en fait ce qu'il peut. Comme un pur-garbure.

 

Je sais que si j'adopte un enfant, je l'aimerai à l'instant où mes yeux se poseront sur lui. Je crois que je l'aime déjà, d'ailleurs. Parfois je me dis que peut-être un bébé vient de naître quelque part dans le monde, qui sera un jour mon enfant. Alors que voulez-vous, je l'aime préventivement : ça peut pas faire de mal (ouh, par contre ça me fait pleurer, tiens!). Je sais que je lui donnerai à se construire, du mieux que je pourrai, du mieux que je saurai. 

Je sais que sa vie sera un peu plus compliquée que celle des autres enfants, mais que je serai là pour l'aider à la vivre, quoi qu'il arrive.

 

 

Réfléchir à ça m'a fait prendre conscience que les parents ne sont que des "passeurs", qui aident à la traversée qui conduit de la naissance à l'âge adulte. C'est cette réflexion qui a construit le corps de mon chapitre 3.

Je crois que cette réflexion autour de l'adoption m'a fait changer radicalement de regard sur le rôle de parent, et qu'elle fera de moi une "meilleure mère", même d'un pur-garbure.

 

Je crois que c'est ce qui me fait dire que je voudrais que mes enfants sachent qu'ils ne me doivent rien, ils n'auront pas d'obligation spéciale envers moi. Je ferai de mon mieux mon boulot de parent, et que ces enfants soient adoptés ou pur-garbure, ils n'auront pas demandé à tomber sur moi.

Ce sera moi qui leur devrai tout.

 

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25 mars 2011 5 25 /03 /mars /2011 20:30

 

Être parent, c'est quoi ?

Pour le fertile ordinaire, c'est se rendre compte un jour que madame a un retard de règles, avoir 9 mois pour réaliser et faire avec le reste de sa vie. Dans le meilleur des cas c'était désiré, attendu. Parfois ce n'était pas prévu mais on est heureux quand même (par exemple moi, je n'étais pas du tout prévue, je suis "une merveilleuse surprise", qu'ils disent, mes parents). Parfois, il y en a qui deviennent parents à contre-coeur.

Mais dans tous les cas, combien de futurs-parents se demandent avant de partir à l'aventure en quoi consiste leur mission de parents ?

 

Et moi ?

 

Je crois qu'être parent, c'est accompagner un enfant pour l'amener à une vie d'adulte.

C'est le guider, beaucoup quand il est petit, puis de plus en plus "de loin" au fur et à mesure qu'il grandit.

C'est l'aider à faire le moins d'erreurs possibles.

C'est le préserver au maximum des dangers, des coups, des difficultés qui pourraient le blesser

C'est faire au quotidien avec ce qu'il est, pour lui permettre d'avancer sur son chemin (...).

C'est le consoler quand il a mal, sans juger, sans demander de comptes.

C'est lui donner tout, tout ce qu'on a de meilleur.

C'est l'aimer sans conditions.

C'est lui offrir une tanière remplie d'amour où il pourra revenir toute sa vie se ressourcer, se réfugier en cas de coup dur. En vrai (dans la maison et le coeur de ses parents tant qu'on y sera), puis dans ses souvenirs plus tard.

C'est lui donner une base solide, sur laquelle il pourra s'appuyer toute sa vie.

C'est le prendre où il est, chaque jour, pour l'aider à avancer un peu plus loin. Aussi longtemps qu'il le voudra.

C'est le respecter suffisament pour le laisser aller sur son chemin, une fois grand...

 

Je voudrais que mes enfants sachent qu'ils ont le choix.

Je voudrais que mes enfants sachent qu'ils ne me doivent rien, rien de plus qu'à une autre.

Je ne sais pas si je suis bien claire... j'ai du mal à l'expliquer.

 

Je crois que je peux donner ça, à un pur-garbure ou à un enfant adopté.

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 11:34

 

La question de l'adoption nous interroge sur les raisons pour lesquelles on veut un enfant.

L'éternelle interrogation des infertiles : les fertiles se posent-elles les mêmes questions ? En écrivant ça, je me rends compte qu'il y a quelques amies fertiles et mamans à qui je pourrais poser la question, et qui me répondraient volontiers. Je vais le faire !

 

Et moi ?

 

Je veux un enfant pour l'aimer.

Je veux un enfant pour lui donner tout ce que j'ai de beau et de positif. Je sais que j'ai beaucoup à donner.

Je veux un enfant pour reconnaître en lui le sourire de MonHomme.

Je veux un enfant pour lui chanter des berceuses quand il pleure.

Je veux un enfant pour lui parler de mon grand-père. Parce que si mon enfant se souvient de lui, il vivra encore un peu après moi.

Je veux un enfant pour transformer mes parents en des grands-parents.

Je veux un enfant pour le rendre heureux.

Je veux un enfant pour être une mère.

Je veux un enfant parce que depuis toujours, je sais que je serai une maman.

Je veux un enfant pour lui expliquer un jour que non, ce n'est pas normal d'avoir les orteils palmés, qu'il a juste les mêmes que sa maman et que ce n'est pas grave.

Je veux un enfant pour la douceur de ses cheveux contre ma joue.

Je veux un enfant parce que j'ai eu une belle enfance, et je veux lui construire une belle enfance à mon tour : rendre ce que j'ai reçu, en quelque sorte.

Je veux un enfant parce que sinon, qu'est-ce que je laisserai ?

Je veux un enfant parce que quand on en parle, il y a du bonheur dans les yeux de MonHomme.

Je veux un enfant pour lui donner le bonheur de la musique, la douceur d'un soir d'été, la joie d'un éclat de rire.

Je veux un enfant pour que ma maison résonne d'éclats de rires, de pleurs, de disputes et de comptines.

Je veux un enfant parce que ma vie est là.

 

Je veux porter un enfant.

Je veux que MonHomme pose sa main sur mon ventre avec un air stupide et béat, alors qu'on ne voit rien encore (bon, ça il le fait déjà après chaque transfert... je voudrais juste qu'il y ait quelque-chose à protéger, sous cette main qui m'apaise)

Je veux sentir mon enfant bouger dans mon ventre.

Je veux m'inquiéter parce qu'il ne bouge pas assez, parce qu'il bouge trop.

Je veux penser à lui à chaque instant pendant 9 mois, être sûre qu'il n'a manqué de rien pendant la grossesse.

Je veux lui donner son premier sourire.

Je veux être là à son premier sourire, à ses premières larmes.

Je veux consoler ses premières angoisses, changer ses premières couches, le tenir contre moi et le sentir s'apaiser doucement.

Je veux porter un enfant.

 

 

 

Peuvent-elles comprendre ça, celles pour qui être mère signifie d'office accoucher, celles qui n'ont jamais fait la différence entre le désir d'enfant et le désir de grossesse ?

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18 mars 2011 5 18 /03 /mars /2011 08:00

 

Pour ce premier chapitre, je tenterai de vous présenter quelques réflexions à propos de l'adoption vue par "les autres", entendues (supportées?) par votre serviteuse :

 

Insupportable de mépris (je m'expliquerai) : " Oh ben si ça marche pas, au pire, vous pourrez adopter ! "

 

Nulle : " Vous avez commencé les démarches pour l'adoption ? Non parce que moi je connais une fille, quand elle a envoyé le dossier, ben elle a été enceinte !!! "

 

Respectueuse : " L'adoption... vous y pensez ? "

 

Urticante : " Vous n'allez pas adopter quand même ? Avec tout ce qu'on voit... "

 

Bienveillante mais qui n'a jamais envisagé vraiment la question : " Vous ne voulez pas lancer pas les démarches pour l'adoption maintenant ? Comme ça si la PMA ne marche pas, vous aurez un peu d'avance, il n'y aura pas autant d'attente... "

 

Bien-pensante : " L'adoption c'est bien, c'est une bonne action ! Tu sais, Untel et sa femme, ben ils sont allés adopter un petit au Népal, c'est très généreux, non ? Tu devrais y penser. "

 

Intelligente : " C'est une réflexion complexe à mener... Prenez votre temps avant de décider. "

 

Argh : " Oh ben moi j'aurais jamais pû adopter, hein... Mes petits je les ai portés : un que j'ai pas mis au monde je pourrais pas l'aimer ... KEVIIIIIINNNNN !!! Arrrrrrrête de taper ta soeur, sinon ton père t'en colle une !!! "

 

De quoi j'me mêle : " Oh vous avez raison d'essayer d'éviter l'adoption, hein...  Des fois ça marche pas, hein. Quoique, la PMA c'est dangereux, non ?? moi je me méfierais je crois, toutes ces hormones... "

 

Bisounours limite neuneu : " Adopté ou pas, il n'y a pas de différence. C'est exactement pareil. Bon, moi j'ai pas adopté, hein, j'ai pas eu de problème. Mais un enfant adopté on s'en occupe pareil que d'un autre, et tout va bien!! "

 

De quoi j'me mêle+débile : " Oh ben vous l'aurez, l'agrément, c'est sûr : t'es prof ! "

 

Expérimentée, rassurante :  " Quand tu veux, je te raconte comment j'ai eu l'agrément, les questions avant, après. La rencontre. Comment ça se passe avec le petit maintenant, et aussi les problèmes spécifiques... "

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 17:20

 

L'article de WW a relancé ma réflexion sur l'adoption...

Réflexion qui dure depuis longtemps, puisque, très vite et chacun pour nos raisons, nous avons évoqué ce sujet avec MonHomme (quand je dis très vite, c'était dans les premiers jours de notre histoire).

Du coup, j'ai plein de choses à dire, ça va faire un article fleuve. Argh... j'ai plus droit aux articles fleuves !

Ou une série d'articles ? Tiens, oui, une série !

 

En "hommage" à l'article de WW, ça s'appellera "Pur-garbure".

 

Quoi, vous ne connaissez pas la garbure ???

 

Boh, pas possible ??

Alors, pour une bonne garbure, il faut :

  • du chou
  • du confit (de canard de préférence, dans la garbure "moderne")
  • des carottes
  • des patates
  • des haricots Tarbais (celle qui connaît pas le Tarbais, je lui en colle une)
  • du lard LÉGÈREMENT RANCE haché avec de l'ail
  • des navets (pas trop)
  • du thym
  • un bout de poitrine (éventuellement fumée)
  • une grande oule
  • MonHomme (ou à la rigueur ma mère)

À la fin, au bout de plusieurs heures de préparation, cuisson, recuisson (oui, c'est meilleur quand ça a recuit), ça fait une assiette de soupe consistante.

La vraie bonne garbure, il faut que la louche tienne debout toute seule quand on la plante dans la oule.

 

Voilà, c'est LE plat de chez moi, comme les galettes pur-beurre pour nos bretonnes.

Du coup, je me suis dis que nous, si on réussit à le fabriquer, on aura un bébé "pur-garbure".

 

 

(j'avoue, j'ai hésité avec un bébé "pur-foie gras", mais le côté très très explicitement gras m'a gênée, je voudrais pas inscrire d'office mon(ma) petit(e) dans une lignée graisseuse compliquée à gérer... tiens, "pur-Jurançon", c'était pas mal aussi!!)

 

 

La suite au chapitre suivant...

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???

  • : Sur notre chemin...
  • : Sur notre chemin, la PMA, parce que notre bébé ne viendra pas sans l'aide d'une troupe de magiciens professionnels.
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Nos sentiers déjà battus :

2001 : rencontre avec MonHomme, début d'un bel amour...

2005 ou à peu près : MonHomme veut une maison à nous, un bébé, peut-être même un mariage ?

2005 à 2007 : je freine, j'hésite, peur du grand saut... peur de moi-même, au fond

2007 : arrêt de pilule : je n'ai plus (trop) peur

2008, début 2009 : cycles aléatoires, thermomètre, Clomid, Hunher et autres joyeusetés font notre quotidien

mai 2009 à juin 2010 : 5 IAC, avec pauses plus ou moins longues, pas le moindre +

septembre 2010 : FIV 1, négative (mais 9 "bons" embryons, dont 7 congelés) (Chapi et Chapo)

novembre 2010 : TEC 1.1 négatif (Tic et Tac)

janvier 2011 : TEC 1.2 négatif, fin de FIV 1 (Zorro)

mars 2011 : FIV2 négative (Tom-Tom et Nana), 7 congelés

juin 2011 : TEC 2.1 négatif (les Trois Mousquetaires)

août 2011 : mariage, journée inoubliable !

sept/octobre 2011 : TEC 2.2 négatif, fin de FIV 2 (Nicolas et Pimprenelle)

janvier/février 2012 : FIV 3 : 5 embryons, 3 tranférés (sans petit nom)

6 février 2012 : PDS à 56 !!!!!!!!!

9 février 2012 : 103

20 février 2012 : écho 1 : un embryon comme il faut, là où il faut, mais trop tôt pour l'activité cardiaque : c'est notre tortue  à nous !

25 février 2012 : écho 2 : la tortue a une activité cardiaque

14 mars 2012 : écho 3 (9 SA + 1) : tout va bien !

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