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24 septembre 2012 1 24 /09 /septembre /2012 09:00

 

Hier, j'ai passé une partie de l'après-midi à faire de la couture (ourlet de rideaux) en compagnie de ma vieille, vieille grand-mère.

J'en ai tiré une conclusion : quand tu passes une après-midi avec une très très vieille dame qui se perd un peu les chèvres, l'avantage c'est que tu n'as pas besoin de te casser la tête pour nourrir la conversation.

Parce que, en 3 heures de temps, ta vieille mamie te pose environ 150 questions.

Les voici :

  • " Tu vas accoucher où ? Non parce que maintenant je crois qu'on accouche à l'hôpital non ? Comment ça se fait ? "
  • " Qu'est-ce que vous faites ? "
  • " Où il est TonHomme ? "
  • " Quelqu'un m'a dit qu'il y a une fille qui est morte, elle a l'âge d'une de mes filles à moi. Quelle âge elle a celle qui est morte ? "
  • " Elle est morte ? De quoi elle est morte ? "
  • " Mais où je suis là ? "
  • " Vous avez du soleil toute la journée avec vos fenêtres, c'est bien. "
  • " Tu vas accoucher où ? Moi j'ai accouché à la maison. Non parce que maintenant je crois qu'on accouche à l'hôpital non ? Comment ça se fait ? C'est mieux d'accoucher à l'hôpital ? "
  • " Mais pourquoi je suis ici ? "
  • " Il est pas là TonHomme ? Il est où ? "
  • " Il y a quelqu'un qui est mort. De quoi elle est morte ? "
  • " Quel âge elle avait ? Comme ta mère, non ?  "
  • " Qu'est-ce que vous faites ? "
  • " C'est bien, d'avoir des grandes fenêtres : comme ça vous avez du soleil. "
  • " Pourquoi il est pas là... comment il s'appelle déjà ? "
  • " Qui c'est qui est mort ? "
  • " Moi j'ai accouché à la maison. Toi, tu vas accoucher où ? Quelqu'un m'a dit qu'on accouche beaucoup à l'hôpital maintenant, c'est pas comme avant. Pourquoi ? "
  • " Qu'est-ce que vous faites ? "
  • " Il y a du soleil ici, c'est bien. C'est bien non ? "
  • " Elle avait l'âge de qui ? " 
  • etc, etc...

 

 

Et puis, alors que je la croyais partie pour une sieste sur mon canapé, voilà qu'elle trouve un truc à lire...

"L'identité conceptionnelle", ça s'appelle.

Ça parle de ce qui se joue avant la naissance, autour de la conception, ou de la pré-conception : autant de sujets qui m'intéressent puisqu'il est aussi question de PMA dans cet ouvrage...

Et voilà ma vieille mamie qui me commente avec pertinence les 2 pages qu'elle vient de lire...

 

Oué...

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25 mars 2012 7 25 /03 /mars /2012 13:57

 

... d'être affectée par ce que me dit ma mère ?...

 

Hier il y avait du soleil, un air de printemps dans l'air. J'avais envie d'aller faire un tour, je n'aime pas y aller toute seule, et MonHomme était en vadrouille.

Alors j'ai fait une erreur.

J'ai appelé ma mère, pour voir si elle m'accompagnerait.

Elle a manifesté un enthousiasme suspect, c'est là que j'ai commencé à réaliser mon erreur.

 

Je passe sur la balade en elle-même, conversations de tout et de rien, politique, élections, marché du matin, que de la surface : je sentais bien qu'elle avait quelque chose à me dire, sans savoir l'aborder.

 

Elle est comme ça, ma mère : rien ou tout. Incapable de dire les choses avec modération, incapable d'être présente sans être intrusive. Elle le sait, je le lui ai déjà dit, elle l'a (apparemment) compris. Alors, quand elle ne sait pas comment "m'approcher", elle ne dit rien, ne demande rien, et ça peut donner l'impression qu'elle ne s'intéresse pas alors qu'elle n'en dort pas la nuit, de ne rien savoir...  (un de  ces jours, je vous raconterai sa soeur... drôle de famille que la mienne !)

Du coup, je choisis soigneusement les infos que je lui donne, pour ne pas la laisser trop à distance (je ne le souhaite pas), mais sans lui laisser la possibilité d'envahir. Généralement, ça marche assez bien. Mais hier, je sentais bien qu'il y avait autre chose...

 

De retour chez moi, elle sent que nous n'allons pas tarder à repartir chacune de son côté, et la voilà qui attaque sans préavis :

"Tu te sens bien ? Tu as pris du poids ?"

" ??? "  (ne pas négliger que ma mère se/me trouve trop grosse depuis que j'ai 12 ans, que par conséquent je le suis devenue alors que j'étais tout à fait normale au départ, et que le sujet du poids et de l'apparence est donc explosif entre nous) (ne pas négliger non plus que ma mère a pris plus de 20kg à sa première grossesse et qu'elle en est restée traumatisée, d'où son obsession poids qui m'est gentiment retombée dessus à l'adolescence)

" Non, j'ai même perdu du poids (ne pas prononcer le mot "maigrir" devant elle...), et je me sens bien mais je suis fatiguée".

 

Regard dubitatif. Doublement dubitatif : les deux parties de ma phrase lui déplaisent.

 

" Moi, je n'étais pas fatiguée pendant mes grossesses." (sous-entendu : c'est pas normal, tu ne fais pas comme il faut, laisse moi prendre soin de toi je vais te dire ce que tu dois faire)

Je retiens un " Grand bien te fasse " (et je me souviens qu'elle même m'a expliqué il y a longtemps que le début de sa grossesse pour moi l'avait beaucoup culpabilisée car mon frère n'avait que 6 mois, était très souvent malade et  qu'elle ne pouvait pas s'en occuper car elle était trèèèèss fatiguée par la grossesse et devait se reposer beaucoup)

Je sors juste un (surtout pas agressif) " Ben moi je suis fatiguée, et c'est normal à ce stade ".

 

Suivent quelques " Tu dois...", " Tu ne dois pas..." que j'écoute d'une oreille distraite tout en essayant de garder le visage le plus neutre possible (c'est vrai que je n'aurais pas pensé toute seule à laisser le ménage à MonHomme, à l'envoyer faire des courses, à renvoyer à plus tard ce qui peut l'être, à me coucher tôt, à déléguer ce qui peut l'être au boulot, à supprimer les activités inutiles (la musique...)... c'est vrai, que je ne suis pas encore une adulte à ses yeux...)

 

Conversation ordinaire dans la famille Cami, en fait...

 

Elle veut dire autre chose, je le sens, elle le sait, elle tourne autour du pot, ça m'agace... Je lui demande donc, toujours le plus "neutrement" possible :

" Tu veux me dire quoi, là ? "

" Oh ben voilà, je le savais que tu allais t'énerver, il n'y a pas moyen de te dire les choses !! "

Notez bien que je n'étais pas énervée avant cette remarque. Après, oui (je le lui ai dit, ça ne lui a a pas plu...)

 

Bref, après un échange un peu vif sur le thème "tu dis ou tu dis pas mais tu tournes pas une heure autour du pot avec des sous-entendus que je suis supposée interpréter au quinzième degré", elle finit par :

 

" Ben, j'ai pas l'impression que t'es heureuse, alors j'ose pas être heureuse, moi"

" ... "

 

Je passe sur la suite de la conversation (je suis fatiguée et du coup je ne déborde pas d'énergie à crier partout mon bonheur, oui nous sommes très heureux, oui nous restons prudents, oui nous savourons, oui tu peux exprimer ta joie, mais je ne lui dis pas que sa présence me pèse parfois, que, c'est vrai, quand elle est là tout est un peu plus lourd, moins spontané, que dans ces moments-là ma joie est un peu bridée par la difficulté à communiquer avec elle...)

 

Elle est partie avec un grand faux sourire, un "Maintenant je vais en profiter alors !" qui sonnait mal et m'a foutu le cafard.

 

Je suis sortie de là abattue. Je me demandais bien où était passée ma joie, justement...

 

J'ai cafardé toute la soirée, au grand désespoir de MonHomme qui se/me demandait ce qu'il m'avait fait (QU'ON ME FOUTE LA PAIX !!). Je suis assez fière de moi, j'ai réussi quand même à le rassurer sans vider mon sac sur lui...

 

Ma mère, elle n'a pas encore fait la différence entre elle et moi.

Ma mère, elle attend de moi que je l'aide à créer cette distance, mais elle ne supporte pas la distance.

Ma mère, elle me pèse.

Ma mère, elle va mal.

Ma mère, je l'aime.

Ma mère, je veux qu'elle soit présente dans ma vie, et dans celle de mon enfant.

Ma mère, elle a plein de choses positives à nous apporter.

 

Un jour, j'arrêtrerai d'être blessée par elle, par ses difficultés à être, par ses difficultés à se positionner.

Je fais des progrès : je ne me sens plus du tout coupable, j'identifie plus vite les choses qui clochent dans notre relation, j'arrive à ne pas m'engueuler vraiment avec elle, j'arrive à ne pas être blessée à en pleurer, j'arrive parfois à identifier ce qui pollue ma relation avec elle, j'arrive parfois à comprendre pourquoi ça m'affecte.

 

Un jour, je ne serai plus affectée.

 

 

 

 

 

PS : quand apprendrai-je que mon enfant n'est pas moi ?

 

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21 décembre 2011 3 21 /12 /décembre /2011 00:01

 

Un magasin plein de bougies, de jolies décos de Noël, de lumières et de parfums.

J'y suis passée devant souvent, sans jamais le remarquer. Mais hier, une visite s'imposait : question de saison sans doute, d'état d'esprit, de curisoité.

Bref.

Je flane un moment au rayon des bougies, j'envisage un cadeau, j'hésite, je savoure l'hésitation, je l'entretiens, ma foi : c'est bien joli, oui... mais... est-ce raisonnable ? rho, non, mais bien joli tout de même : céderai-je ? allez non, sur ce coup je vais être raisonnable, qu'est-ce que je suis fière de moi !

C'est étrange comme, au moment de Noël, même ne pas acheter est un plaisir...(?)

Je change de rayon, toute à la satisfaction de ce joli moment (et du joli décor).

 

 

Quelques vêtements.

Une tunique.

Mauve, avec un liseré de petites pleurs plus sombres. Non, c'étaient des fleurs... mais mon doigt a fourché en tapant. Pourtant, le p est bien loin du f, sur mon clavier... Comment corriger ce lapsus sans le/me trahir ?...

Mauve donc, avec un liseré de petites fleurs plus sombres.

En coton, toute simple, toute légère (pas du tout de saison, disait mon cerveau).

 

Ma main est allée dessus.

Mon cerveau observait. Peut-être même n'observait-il pas, peut-être se contentait-il de voir.

Ma main a caressé, c'était doux (très) et triste (soudain).

Ma main est allée vers l'étiquette.

Mes yeux ont lu.

6 ans.

Ma main a agrippé.

Mes yeux se sont fermés, je crois, quelques secondes.

Mon cerveau a tenté d'expliquer que tout cela n'avait rien de raisonnable : que 6 ans, c'était absurde.

Ma main ne voulait plus lâcher.

Ma main voulait acheter.

Ma main voulait posséder.

Ou peut-être était-ce mon coeur ?

Mes yeux ont eu du mal à se rouvrir.

Mon coeur a eu du mal à repartir.

Puis mon cerveau a repris le contrôle des opérations.

Ma main a lâché.

Mes yeux ont accepté de regarder ailleurs.

Et mon coeur est reparti, cahin-caha...

 

 

 

Plusieurs heures plus tard, sur le chemin du retour, j'ai envisagé un instant de demander à MonHomme de faire demi-tour.

Pour retourner l'acheter.

Pour l'avoir.

Comme un talisman.

Pour qu'elle me parle de mon enfant à venir...

 

J'ai renoncé :

 

Et si finalement c'est un garçon ?

Qu'est-ce que j'en ferais, moi, de ma tunique mauve avec des petites Fleurs plus sombres ?

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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 22:24

 

Je suis fatiguée.

Il fait la sieste.

 

Je corrige des copies.

Il trouve qu'il a rentabilisé l'près-midi.

 

J'ai mal à l'épaule.

Il se découvre un mal au bras.

 

Je lui demande de masser mon épaule avec des huiles essentielles.

Il s'escane ostensiblement pendant plusieurs minutes.

 

Il aime le mille-feuille au delà du raisonnable.

Il m'en achète un, " pour me faire plaisir " (JE N'AIME PAS les mille-feuilles).

 

Ça m'agace.

Il a soudain des aigreurs d'estomac.

 

 

 

Ce n'est pas bien grave.

MAIS ÇA M'AGACE !!

 

 

 

PS : est-ce que je vous ai déjà parlé de ma mère, qui a du mal à assimiler que je ne suis pas elle ??

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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 21:29

 

Certains soir, je n'ai pas de ressort.

Certains soirs, je n'arrive pas à aller me coucher.

Certains soirs, MonHomme va se coucher avant moi et je sais que je ne devrais pas le laisser partir sans moi.

Certains soirs, je reste à traîner devant la télé ou devant l'ordi, jusqu'à des heures peu raisonnables.

Certains soirs, je prie pour que MonHomme se réveille et vienne me dire gentiment de venir le rejoindre au chaud sous la couette.

Certains soirs, je m'abrutis d'inutile pour ne pas penser.

Certains soirs, je finis par me coucher...

Certains soirs, je ne trouve pas le sommeil.

Certains soirs, des écureuils font tourner leurs roues infernales dans ma tête...

Certains soirs, je n'ai d'autre solution que de me raconter une histoire pour occuper mes écureuils.

Certains soirs, l'histoire s'arrête toute seule... et les écureuils choisissent leur sujet.

Certains soirs, les écureuils choisissent de me mettre face à mes vides...

Certains soirs, mes vides sont vertigineux...

Certains soirs, j'ai la sensation de me noyer dans du vide, chaque jour, à chaque pas.

Certains soirs, je ne parviens pas à me convaincre que cette impression n'est que passagère.

Certains soirs, j'ai la certitude que c'est dans ces moments, et uniquement dans ceux-là, que je porte un regard lucide sur ma vie.

Certains soirs, j'ai la certitude que tout le reste du temps, je me berce d'illusions.

Certains soirs j'en oublie l'absent, pour ne ressentir que le vide.

Certains soirs je suis seule : pour toujours, depuis toujours.

Certains soirs, je me noie.

Certains soirs, je n'ai même pas l'énergie d'en pleurer...

Certains soirs, je secoue MonHomme, un peu, pour qu'il pose sa main sur moi.

Certains soirs, je finis par me blottir dans ses bras.

Certains soirs, j'y trouve un apaisement, chaud et doux.

Certains soirs, les écureuils finissent par me foutre la paix.

Certains soirs, j'en chie...

 

 

Pas tous les soirs.

Pas si souvent, en fait.

Seulement certains soirs...

(mais pas ce soir !)

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29 novembre 2011 2 29 /11 /novembre /2011 21:48

 

 

 

 

La gamine...

Elle est hors délais, pour l'IVG.

 

 

Et sinon : plus fort que le TGV, y a quoi selon vous ?

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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 21:00

 

14h.

Je pars en cours avec mes 6èmes. C'est un moment où j'ai l'habitude de baisser la garde : le sixième de base est plutôt inoffensif. Gentil, parfois surprenant (cf « 2 fois plus de pattes = 2 fois plus de distance... »), un peu naïf, un peu glandu, mais communément inoffensif.

 

- Eh Madame Cami, vous savez pas ? Après votre cours on a fini !

- Ah bon, vous n'avez pas cours de français ?

- Noooooon, Madame Truc elle est absente.

- Mais non ! J'ai papoté avec elle ce matin, elle est là ! (Oui, d'ailleurs, j'ai eu un gentil moment quand j'ai vu cette main, juste en suspens à quelques centimètres du ventre, qui avait envie de se poser dessus mais ne voulait pas se faire remarquer... exactement comme je ferais, moi, s'il y avait une vie à caresser juste là. Bref, ça fait deux trois fois qu'elle me met la puce à l'oreille, Madame Truc, sur de petites choses insignifiantes et néanmoins significatives. Mais c'est certainement de la parano...)

- ??? Mais vous le savez pas ???

- ????

- Il paraît qu'elle a eu un malaise tout à l'heure en classe, elle est rentrée chez elle !!

 

 

train 3

Et un train dans la gueule, un !


Parano, moi ? Truc a une petite trentaine, deux enfants de 4 et 2 ans, une main protectrice, un petit quelque chose de plus doux dans le regard, un malaise matinal...et à mon humble avis, un troisième en route.

« Ben voilà, la première grossesse de l'année est là, c'est parti...», ai-je pensé... et j'ai avalé mon train, parce qu'il fallait bien aller en cours (et avoir l'air sincèrement inquiète pour Madame Truc, car mes mignons sixièmes n'auraient pas compris que je ne compatisse pas)

 

Notez que c'était un train gentil : il a eu la courtoisie de s'annoncer par quelques coups de sifflets préalables, je lui en suis reconnaissante. Il me fait penser à ces TER qu'on voit passer tellement souvent qu'on finit par s'y habituer, en fait...

 

 

Mais...

 

 

train 1

 

 

 

15h30.

Je vais voir mon Chef pour régler divers détails. Dont un souci d'absence suspecte pour une minette de ma classe.

Lequel chef me confie, sous le sceau du secret, que cette gamine était absente pour cause... d'IVG.

Oué oué oué...

train-4.jpg

 

C'est au minimum du train Corail ça, non ?


Mais je n'ai pas trop mal réagi sur le coup. J'étais même assez fière de moi.


J'en étais à me répéter intérieurement « Mais pauvre gamine, non mais pauvre gamine » pendant que le chef me racontait des conditions familiales ( « non mais franchement, pauvre, pauvre gamine ! »), quand j'ai entendu : « Parce qu'on était loin de la pilule du lendemain là, hein... »

 

train 2

 

C'est là que j'ai vraiment pris le deuxième train en pleine gueule. En fait, c'était un TGV (nouvelle génération, à accélération fulgurante) . Pas même le temps de penser "tiens, un TGV!" : il est déjà sur toi. 


Avant la réplique fatale, je voyais mon élève : 15 ans ( encore une enfant ! ), un peu paumée, un peu en colère, très abandonnée... en souffrance, sans aucun doute.


Mais quand il a dit ça, j'ai vu un embryon.

J'ai failli calculer en semaines.

J'ai failli calculer TEC 2.2 (j'ai réprimé ce réflexe avec colère).

J'ai vu cet embryon tout beau, bien accroché, installé là comme un bienheureux (exactement comme je visualise les miens pour les inciter à s'installer).

J'ai vu le bébé à naître.

J'ai vu mes 12 embryons perdus.

J'ai vu tout mon désir de cet embryon-là, ça m'a déchirée et ça m'a fait peur.

 

 

Il a du sentir le bug, le chef, parce qu'il est passé à autre chose très vite. (ou alors j'imagine...)


Conclusion : j'aime pas les trains.

Mais quand même, pauvre gamine...

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19 novembre 2011 6 19 /11 /novembre /2011 14:29

 

J'ai croisé un ami au marché, ce matin.

Un ami très proche de MonHomme, depuis longtemps, qui est devenu aussi un de mes amis.

 

Il m'a demandé " Et alors TonHomme : ça va depuis le mariage ? "

J'ai répondu : " Oui, oui, ça va... " et on a enchainé sur autre chose.

 

C'est pas vrai. MonHomme, ça va pas.

Il n'encaisse pas l'échec du dernier TEC, il en chie, il a peur ( "mais qu'est-ce qu'on va devenir ? ").

 

Pourquoi je n'ai pas vraiment répondu à la question ?

Il y a des gens qui posent la question sans s'intéresser à la réponse, à ceux-là je réponds sans réfléchir. Mais lui voulait vraiment savoir, il a une vraie affection pour MonHomme.

J'aurais pu lui expliquer nos galères (il n'est pas au courant, que je sache), lui expliquer nos claques, la fatigue, la peur.

Il aurait entendu, il aurait compris, il l'aurait soutenu (il nous aurait soutenus).

Mais j'ai dit que ça allait.

(après coup, j'ai réalisé qu'ils ont passé une journée ensemble il y a peu, qu'il a du voir que MonHomme n'allait pas... sans doute qu'il s'inquiète. Je suis con, mais je suis con !)

 

Et ça m'énerve.

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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 09:00

 

Il y a les ventres.

Les justes visibles, 3/4 mois : environ... TEC 2.1

Les bien plus en avant : 6/7 mois, FIV 2.

 

Il y a les nourrissons : TEC 1.2. Stupidement, quand j'ai acheté mon nouvel agenda en janvier, j'avais compté 9 mois après le TEC, et mis une des ficelles marque-page sur la page du 8 octobre... Ironie du sort, c'est tombé pile sur le transfert de TEC 2.2... Oué...

 

Il y a parfois, souvent : " Oh, ce tout petit, cet adorable bébé... 3/4 mois ? ... si FIV 1 ..." (mieux vaut ne pas finir la phrase, même au plus intime de soi)

 

Il y a les "petits" mais pas "tout petits", vagues calculs entre IAC 3 et IAC 5 dont ont a fini par oublier les dates, mais dont on imagine très bien la physionomie. Petits bouts qui rient ou qui boudent dans les bras de leurs parents, parfois dans les notres, mais qui réclament quelqu'un d'autre dès qu'ils veulent pleurer.

 

Je me souviens d'une mini-fillette qui apprenait à marcher en juin et que j'avais rebaptisée IAC 1 une partie de la journée, puis IAC 2 après avoir demandé l'âge à sa maman. J'ai d'ailleurs oublié son vrai prénom...

 

Il y a les collègues qui en ont un de 3 ans (3 ans + 9 mois = bien après mon arrêt de pillule...) et un second de quelques mois (FIV 1). Double peine.

 

Hier, on croise une titoune de... 2 ans et demi ? 3 ans ? Dans les bras de son papa. MonHomme aussi, il pourrait en porter une de cet âge-là, si...

 

Mon chef a un titou qui va bientôt entrer à la maternelle. Après une période d'attente un peu difficile pour les parents, il s'est enfin décidé à parler : on est contents pour le papa, parce qu'on l'aime bien et qu'on le sentait inquiet... Et je ne peux m'empêcher de penser que j'aimerais bien m'inquiéter, moi aussi, pour ce genre de choses.

 

Que je pourrais, si la vie s'était comportée mieux.

 

 

 

Ils grandissent, les enfants qu'on aurait pu avoir...

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28 septembre 2011 3 28 /09 /septembre /2011 17:16

 

Hier, en revenant du l'écho, on est passés dans un magasin de bricolage (non, le chantier n'est pas terminé). Où je suis tombé sur des bulbes, car nous entrons en saison d'enfouissage de bulbes.

Or, j'ai décidé que l'année prochaine, mon jardin sera fleuri : dans un an, quoi qu'il arrive (sauf sécheresse majeure ou innondation totalement inimaginable), j'aurai des cosmos, de la sauge, des machins dont j'ai oublié le nom, et j'aurai eu des tulipes, des jonquilles, des crocus et autres fleurs de printemps. Il y a en ce moment de superbes fleurs jaunes, j'en vois partout, j'ai lancé une enquête pour connaître leur nom et en semer, pour les avoir dans un an.

J'ai envie de couleurs, de bouquets, d'un jardin qui change au fil des saisons.

J'ai donc commencé à acheter des bulbes.

 

Alors, cet aprem, je me suis assise sur ma terrasse, et j'ai commencé à calculer où j'allais enfouir mes bulbes Je cherchais des yeux des coins mixtes ombre/soleil, répartis un peu partout dans le jardin, en fonction de l'emplacement du potager, de la vigne, des tomates...

Je faisais ça tranquillou, en attendant un gamin qui avait prévu de venir me voir. Vous savez, ce gamin dont j'ai déjà parlé, ici, et puis .

Je me disais que je pourrais lui demander son avis, sur mes plantes : il aime bien jardiner, il a du goût, puis de toutes façons il s'intéresse à tout.

Puis j'ai réalisé que non, je ferais mieux de ne pas lui parler du printemps prochain, et encore moins de l'automne.

Parce que la semaine prochaine, il repart en chimio.

Parce qu'au printemps prochain, il ne sera peut-être plus là.

Parce que, peut-être, mes fleurs jaunes fleuriront sans lui.

Parce que  ce n'est pas forcément une bonne idée de lui faire penser à ça, de lui faire envisager son dans un an  à lui.

 

Finalement, il n'est pas venu : trop fatigué. Il a préféré rester chez lui.

J'ai laissé de côté mes plans de fleurs pour le moment : ce "dans un an" sonne un peu trop triste, cet aprem...

 

Alors, chaque jour, chaque matin, ne pas oublier :

 

Ma vie est belle.

Quel que soit mon "dans un an", je l'envisage sereinement.

Parce que dans un an, selon toute probabilité, je serai vivante.

Dans tous les sens du terme, mais surtout le premier.

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???

  • : Sur notre chemin...
  • : Sur notre chemin, la PMA, parce que notre bébé ne viendra pas sans l'aide d'une troupe de magiciens professionnels.
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Nos sentiers déjà battus :

2001 : rencontre avec MonHomme, début d'un bel amour...

2005 ou à peu près : MonHomme veut une maison à nous, un bébé, peut-être même un mariage ?

2005 à 2007 : je freine, j'hésite, peur du grand saut... peur de moi-même, au fond

2007 : arrêt de pilule : je n'ai plus (trop) peur

2008, début 2009 : cycles aléatoires, thermomètre, Clomid, Hunher et autres joyeusetés font notre quotidien

mai 2009 à juin 2010 : 5 IAC, avec pauses plus ou moins longues, pas le moindre +

septembre 2010 : FIV 1, négative (mais 9 "bons" embryons, dont 7 congelés) (Chapi et Chapo)

novembre 2010 : TEC 1.1 négatif (Tic et Tac)

janvier 2011 : TEC 1.2 négatif, fin de FIV 1 (Zorro)

mars 2011 : FIV2 négative (Tom-Tom et Nana), 7 congelés

juin 2011 : TEC 2.1 négatif (les Trois Mousquetaires)

août 2011 : mariage, journée inoubliable !

sept/octobre 2011 : TEC 2.2 négatif, fin de FIV 2 (Nicolas et Pimprenelle)

janvier/février 2012 : FIV 3 : 5 embryons, 3 tranférés (sans petit nom)

6 février 2012 : PDS à 56 !!!!!!!!!

9 février 2012 : 103

20 février 2012 : écho 1 : un embryon comme il faut, là où il faut, mais trop tôt pour l'activité cardiaque : c'est notre tortue  à nous !

25 février 2012 : écho 2 : la tortue a une activité cardiaque

14 mars 2012 : écho 3 (9 SA + 1) : tout va bien !

Vocabulaire