En papotant avec un ami ce week-end, j'ai compris une chose.
Pour l'instant, c'est l'absence de PMA qui me soulage, plus que la grossesse en elle-même.
C'est la fin de l'attente que je savoure, le fin de l'incertitude, la fin de la trouille viscérale de ne pas y arriver, l'absence de l'absent, et pas encore la présence de la tortue.
D'où ce sentiment de normalité qui envahit tout, en dépit de l'extraordinaire aventure que nous débutons.
C'est assez étrange, je ne sais qu'en penser.
Je crois que ça rend ce début de grossesse très différent de ce que peuvent les "normalement fertiles" autour de nous. Il y a un petit quelque-chose de spécial encore, qui différencie notre "annonce" de celle des autres femmes. Nous annonçons plus qu'une vie à venir, autre chose encore qu'une victoire obtenue de haute lutte : il n'y a pas que la joie de la victoire, il y a le soulagement de la fin du combat.
Je suppose, j'espère, qu'avec le temps cette sensation disparaît. Non qu'elle me pèse : je savoure chaque jour le fait que, comme l'a dit Madame PMA dans son com, ma vie est enfin "comme elle doit être".
Mais je voudrais, finalement, que ma tortue finisse par être une tortue ordinaire, avec des parents ordinairement béats et affolés.
Je voudrais que, bientôt, ma tortue prenne la première place dans mon esprit : avant le reste, avant le souvenir même de ce qui l'a précédée.
Je sais que ça arrivera.
Peut-être à la prochaine écho, ou à la suivante : quand la tortue montrera un semblant de début d'ébauche de silhouette humaine.
Peut-être au premier "TOC" (@ Nell : j'en suis actuellement aux "prouts", j'avoue que je pense à toi à chaque fois. C'est beau l'amitié quand même, hein ?...)
Ou peut-être, plus prosaïquement, à ma première course matinale pour aller vomir dans les toilettes (qui ne saurait tarder à mon avis, vues les alertes répétées des derniers jours - dont une dans le bus avec des élèves, joie !! - )
Bref : tout va bien, quoi !