Hier au marché, j'ai rencontré un tout petit garçon.
Un an, ou un peu plus.
Un garçonnet vraiment petit, tout menu, tout fin, avec un petit visage vif et enjoué, qui exigeait avec jubilation que sa maman lui nomme tout ce qui passait devant ses yeux.
Ça m'a frappée.
Pourquoi ?
Parce que depuis que je pense à avoir un bébé et encore plus depuis que je suis enceinte, j'ai en tête, sans m'en rendre compte, l'image d'un bébé tout rond, joufflu, potelé...
En réfléchissant, j'ai réalisé que sur les photos de famille, tous les bébés sont joufflus : mon père, ma mère, mon frère, moi, mes cousins/cousines... que des potelés souriants (ou pas). Alors forcément, ça s'est gravé comme ça dans mon esprit.
Mais en voyant ce petitou, j'ai pensé que, peut-être, ma bébée me fera une surprise ?
Peut-être sera-t-elle une petite fille menue, toute fine, toute flinguette.
Peut-être ne ressemblera-t-elle pas à ce que j'ai toujours imaginé sans même m'en rendre compte ?
Du coup, je cesse de l'imaginer et je deviens simplement curieuse de ce qu'elle sera.
Du coup, je me dis que ce doit être magique, de découvrir chaque jour ce qu'est son enfant.
Du coup, soudain, je ne regrette plus d'être déjà à 5 mois et demi de grossesse. Comme ça, je n'ai plus que trois mois et demi à patienter.
Du coup, soudain, il me vient l'envie de la rencontrer, vite.
Du coup, il me tarde d'accoucher...
C'est étrange : c'est une étape que je croyais insurmontable il y a quelques jours encore. Je viens de la franchir avec bonheur, simplement parce que la maman de ce petit garçon a décidé d'acheter du poisson en même temps que moi un samedi matin...