Voilà la petite phrase (piquée avec délectation dans les coms de cet article) que je médite longuement chaque matin et chaque soir, le temps de me réveiller / m'endormir complètement.
La main, posée sur mon ventre, se soulevant au rythme de ma respiration, je guette les prouts et les éventuels tocs, concentrée sur la phrase magique.
Heu, surtout des prouts en fait, et même QUE des prouts !!
Vis à vis des légendaires "bulles de champagne", je suis depuis longtemps très réservée. Même avant la grossesse, je me suis toujours demandé comment on peut reconnaître des bulles de champagne dans son utérus, alors que, logiquement, on n'en a jamais mis à cet endroit là. Non ?
Quand la gynéco m'en a parlé (oui, elle m'en a parlé...), MonHomme m'a affirmé que " ça devait ête facile à identifier, alors !". À quoi j'ai répondu (vertement, ah ah ah !...) : " Verse donc une coupe de champagne dans ton utérus, et raconte moi après les sensations que ça fait. Comme ça, je pourrai reconnaître plus facilement !"
Ceci dit, depuis quelques jours, je suis TRÈS impatiente de sentir ma locataire s'agiter.
(ce dimanche, lors de 3 conversations séparées, 3 générations m'ont demandé si "je sentais bouger le bébé" : ma grand-mère, qui oublie tout sauf ma grossesse, sa fille (ma tante), et ma Pépette (la fille de ladite tante, donc) : faut croire que ça ne tarde pas qu'à moi...)
Bref.
Matin et soir, plutôt que les bulles de champagne, je guette les prouts qui ne sortent pas. C'est moins poétique, mais à mon avis plus réaliste.
Rien de concluant : beaucoup de " schgoudougloup ", quelques " frtzzzzz ", plusieurs " schgoin-schgoin-schgoin-ploup !" et autres musiquettes auxquelles je n'avais jamais vraiment prêté attention jusqu'à présent, mais que ma mémoire inconsciente identifie catégoriquement comme "habituelles".
C'est fou, la variété sonore émise par un système digestif. (bé, si j'avais jamais été enceinte, j'aurais jamais pris conscience de ça : ç'aurait quand même été dommage !)
Hé bé, hier soir, je lisais : je guettais même pas.
Et il y a eu un "ploc".
Ou peut-être un "chtoc", ou plutôt " tchoc " .
Ou alors un "pllloup" ?
C'était quelques centimètres au-dessous du nombril, c'était pas digestif, c'était pas habituel, c'était pas du tout une bulle de champagne.
Plutôt une balle en caoutchouc venue rebondir gentiment à l'intérieur de moi.
J'ai secoué MonHomme qui ronflait tranquillement à mes côtés, au doux murmure hystérique de " JE L'AI SENTIIIE !!! ".
Là j'ai eu droit à un grognement endormi : " T'as senti quoi ? "
Sidérée par cette réponse, j'ai néanmoins pris la peine de préciser ma pensée : " Hé béééé !!! JE L'AI SENTIE, QUOI !!!!! "
Ça a du être suffisament explicite, parce qu'il s'est exclamé aussitôt : " QUOI ?? Tu l'as sentie ??? Comment c'était ?? Des bulles de champagne ?"
Et moi : " Bé non... plutôt un bouchon... "
Ça l'a refait une ou deux minutes après, décidément, c'était pas digestif.
J'aime bien, moi, les tocs pas prouts.