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25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 15:43

 

Dimanche, j'ai rencontré à un festival de musique une copine que je n'avais pas vue depuis mars. Pour dire à quel point on se voit peu, j'avais constaté à cette occasion qu'elle était enceinte, bien comme il faut ( vous savez, quand, même sans avoir l'info officielle et même si la nana est plutôt rondelette, vous demandez sans hésitation : "Oh, mais quand est-ce qu'il va naître ?" ). Mais, sans la connaître plus que ça, c'est une fille que j'aime bien.

Bon, le petit est né à la mi-mai, il a donc deux mois.

Hier, elle s'éclipse un moment pour l'allaiter : j'en profite pour aller causer un peu, parce que dans le brouhaha de la fête c'est pas très évident, et puis je me méfiais un peu de ma réaction : en larmes devant tous les participants, j'avais pas vraiment envie. Quoi, c'est mazo d'aller voir une maman qui allaite un bébé tout neuf ? Inconsciente, j'étais.

 

Ben figurez-vous que ça m'a rien fait... Il semblerait que je ne sois pas jalouse de ce bébé-là. Bon, à ma décharge, ce n'est pas un très beau bébé (est-ce que je dis ça parce que je n'aime pas son père ? et qu'il lui ressemble ? noooon, ce serait mesquin !). Mais rien de rien, même pas une pointe d'émotion... J'en suis restée sur le cul...

 

On papote à qui mieux mieux , le mariage vient sur le tapis, et là j'ai droit à l'inévitable :

" Bon, puis après le mariage vous allez penser à faire un petit alors ! "

Réplique classique, dite avec les meilleures intentions du monde par une fille vraiment, fondamentalement gentille. Du coup, j'ai pas eu mal. Et j'ai répondu :

" On aimerait bien, mais c'est plus compliqué qu'on ne voudrait... "

Et là, devinez quoi ?

" Ça va venir... "

Même pas mal, parce que sa tête - consternée - disait qu'elle était vraiment désolée pour nous (on a un couple d'amis communs, qui ont sacrément galéré pour les FIV puis l'adoption : sans le dire, je sais qu'elle a pensé à eux)

" Oué... ça fait quand même un moment qu'on est sur le coup ... "

" Oh... "

Je me dis : tiens, j'en parle sans avoir mal, sans avoir les larmes qui montent... Décidément, je l'aime bien, elle.

Et là : " Nous aussi on a attendu pour celui-ci, on se demandait si ça allait marcher... Plus d'un an, hein, tu sais... mais tu vois il est là ! "

...

Je ne lui ai pas sorti nos 4 ans, les 10 traitements, les 10 embryons transférés, les espoirs, les larmes, l'épuisement. Parce que pour le coup c'est sûr, j'aurais pleuré. Je suis passée par dessus cette petite phrase, sans commentaire, je lui ai dit qu'il était super mignon son petit, que ça vallait le coup d'attendre (beau non, mais mignon : oui !).

 

Je lui ai définitivement pardonné sa réplique malheureuse quand elle a dit à son Titon, en me jetant un coup d'oeil prudent (genre "tâchons de ne pas gaffer") : " Tu veux aller avec Cami un moment ? Ça l'entraînera ! "

Le gosse, ça lui a fait ni chaud ni froid ces quelques mots-là, mais à moi ça m'a classée dans le camp des fertiles, ou du moins celui des bientôt-fertiles, et là, oui, j'ai eu les larmes aux yeux.

C'est con, hein ?

 

 

 

 

 

 

PS 1 : Pour la petite histoire, j'ai gardé le petit dans les bras pendant un bon quart d'heure, car la maman était occupée avec l'aîné. Et ben, ça a mis les larmes aux yeux à MonHomme de me voir avec ce bébé, mais moi, non. Rien, pas d'émotion particulière (même pas la peur de le casser !). Même pas le coeur serré.

C'était assez étrange cette "indifférence" à la situation, mais en fait je crois que j'ai juste expérimenté ce que font les femmes "normales" qui prennent le bébé des autres dans leurs bras... Sans cette douleur de l'infertilité, de la non-maternité. Mine de rien c'est une situation que j'évitais absolument, de peur de... je ne sais quoi. Peur de craquer, sans doute. Et aussi peut-être l'impression que je serais un peu une "impostrice". Et finalement : rien.

 

PS 2 : J'en ai conclu que pour l'instant, j'en suis au désir de grossesse et pas encore au désir de bébé. Ce qui est assez étrange, parce que la grossesse est une notion que j'ai mis du temps à assimiler, au début de la PMA : j'avais un fort désir d'enfant, mais je n'étais pas certaine de vouloir être enceinte. Ou alors la PMA est tellement centrée sur ce putain de test positf qu'on en oublie le reste. En tous cas, on dirait que ça bouge, tout ça...

 

PS 3 : Après, évidemment, j'ai calculé... À rebours : 2 mois + 8 mois de grossesse (il est prématuré) + 1 an et 2 mois d'attente = 2 ans = IAC 1. Ils ont commencé leurs essais quand on a fait IAC 1... Je vous laisse imaginer revivre la tournure que prennent les pensées d'une pmette dans ce genre de circonstances...

Je n'ai pas calculé " maintenant - 10 mois " et je m'y refuse, parce que je crois que ça tomberait sur FIV 1 et je veux pas le savoir.

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commentaires

B
<br /> <br /> C'était ironique quand je disais que un an c'était long hein !<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Alors n'ayant pas tout ton parcours par coeur en tête, j'ai eu peur d'avoir gaffé... parce que oui, c'est long un an, pour ceux qui n'ont pas connu plus et qui ne s'y attendaient pas...<br /> <br /> <br /> <br />
F
<br /> <br /> pour moi, c'est mission impossible! je refuse catégoriquement que le bébé soit beau, moche ou bof, c'est pareil !!<br /> <br /> <br /> je comprends ton émotion "classée dans le camp des fertiles"; pcq un petit dans les bras, quoi qu'il arrive, ça nous remue les tripes. Et nous, les pmettes, nos tripes ont les sent<br /> vraiment...<br /> <br /> <br /> bizzz petite cami<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Ben étrangement, moi ça ne m'a pas remué les tripes, de tenir ce bébé. J'étais comme extérieure à la situation, à observer ma propre réaction. J'ai été moi-même surprise d'accepter de le prendre,<br /> d'habitude je refuse poliment, ou mieux : je fais un pas en arrière au moment où la maman va me le proposer. Je ne sais pas si c'est conscient ou pas de la part de la maman, mais quand je fais ça<br /> c'est garanti, elle recule elle aussi d'un pas (comme si elle voulait protéger son petit, à mon avis c'est un truc instinctif).<br /> <br /> <br /> Je suis assez fière de moi d'avoir osé réagir comme ça, franchement...<br /> <br /> <br /> <br />
C
<br /> <br /> bah dis donc..t'es drolement forte je trouve!!<br /> <br /> <br /> Ceci dit, je pense que, comme c'est toi qui a pris la décision d'aller la voir Elle pour parler, tu assumes parfaitement et tu as pu gérer tes émotions! Faut pas croire mais le fait d'être à<br /> l'abri des regards, ça mets un peu moins de pression, on ne ressens pas la "pitié" ou le "malaise" des autres...du coup tu as pu prendre ce petit dans tes bras bcp plus facilement!<br /> <br /> <br /> Et puis y'a des personnes avec qui le sujet passe, va savoir pourquoi,...ou simplement c'était un moment possible pour en parler!<br /> <br /> <br /> Nous au bout d'un moment on en parlait autour de nous avec la gorge serrée...puis on a fini par le dire avec assez de détachement...parce que c'était comme ça. voilà, c'était notre vie à un<br /> moment M...on a fini par assumer ça..un peu malgré nous c'est vrai, mais on n'avait pas tellement d'autres choix...Mais j'ai toujours essayé d'en parler en tête à tête, sans être sous le regard<br /> d'une "foule"  (foule commençant, pour moi,  à + de 2 personnes!!) parce que la "foule" ça me met mal à l'aise, ça pointe du doigt...Et on pardonne un peu plus facilement la maladresse<br /> des gens quand on entend qq bourdes de leur part, ou du moins on peut y répondre plus facilement.<br /> <br /> <br /> des bisous caminette!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> C'est vrai ce que tu dis, tu trouves les mots que j'ai cherchés pour écrire mon article : la "pitié", le "malaise" de ceux qui savent, la "foule" de 2 personnes.<br /> <br /> <br /> Je ne sais pas, j'ai l'impression que ce tout petit bout de gamin m'a fait faire un pas, l'air de rien...<br /> <br /> <br /> <br />
L
<br /> Ma cami ! J'suis en vacances alors pas venue depuis longtemps mais je pense bien à toi ;) je t'embrasse !<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> En quoi ? vacances ? ça existe encore ça ??? j'en veuuuuuuuuuuuuuux !!!<br /> <br /> <br /> <br />
B
<br /> <br /> Moi j'aime pas porter les gnards des autres, ils l'ont pondus, ils le gèrent.<br /> <br /> <br /> Puis un an, c'est long !!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Oui, un an c'est long. Mais quatre, plus.<br /> <br /> <br /> C'est juste que c'est difficile à imaginer pour les gens, quatre ans, alors parfois il vaut mieux ne pas en parler.<br /> <br /> <br /> <br />

???

  • : Sur notre chemin...
  • : Sur notre chemin, la PMA, parce que notre bébé ne viendra pas sans l'aide d'une troupe de magiciens professionnels.
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Nos sentiers déjà battus :

2001 : rencontre avec MonHomme, début d'un bel amour...

2005 ou à peu près : MonHomme veut une maison à nous, un bébé, peut-être même un mariage ?

2005 à 2007 : je freine, j'hésite, peur du grand saut... peur de moi-même, au fond

2007 : arrêt de pilule : je n'ai plus (trop) peur

2008, début 2009 : cycles aléatoires, thermomètre, Clomid, Hunher et autres joyeusetés font notre quotidien

mai 2009 à juin 2010 : 5 IAC, avec pauses plus ou moins longues, pas le moindre +

septembre 2010 : FIV 1, négative (mais 9 "bons" embryons, dont 7 congelés) (Chapi et Chapo)

novembre 2010 : TEC 1.1 négatif (Tic et Tac)

janvier 2011 : TEC 1.2 négatif, fin de FIV 1 (Zorro)

mars 2011 : FIV2 négative (Tom-Tom et Nana), 7 congelés

juin 2011 : TEC 2.1 négatif (les Trois Mousquetaires)

août 2011 : mariage, journée inoubliable !

sept/octobre 2011 : TEC 2.2 négatif, fin de FIV 2 (Nicolas et Pimprenelle)

janvier/février 2012 : FIV 3 : 5 embryons, 3 tranférés (sans petit nom)

6 février 2012 : PDS à 56 !!!!!!!!!

9 février 2012 : 103

20 février 2012 : écho 1 : un embryon comme il faut, là où il faut, mais trop tôt pour l'activité cardiaque : c'est notre tortue  à nous !

25 février 2012 : écho 2 : la tortue a une activité cardiaque

14 mars 2012 : écho 3 (9 SA + 1) : tout va bien !

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