Je viens de relire l'article qui parlait du réveillon de l'an passé : j'aurais pu écrire la même description de la soirée.
Sauf que c'était chez nous. Dans notre maison.
Celle qu'on avait imaginée exactement comme ça : avec une grande table, des amis, des chansons, des rires, des batailles de boulettes de papier dans toute la maison : on en a pour 6 mois à les retrouver toutes (n'importe quoi, grââââve !), des enfants (des batailles d'oreillers dans la chambre du milieu : finalement, ça tombe bien qu'elle soit si vide !), un feu dans la cheminée, des feux d'artifice un brin déraisonnables...
Mais.
Point de coup de blues cette année.
Point de larmes à contre temps.
Point d'envie de botter le cul à 2011. (étrange... objectivement, la situation a empiré !)
Les mêmes amis, la même chaleur.
Sauf que cette année, personne ne m'a dit en m'embrassant à 00h02 : "Tu sais ce qu'on te souhaite" . Ça tombait bien, parce que je m'étais dit en les voyant arriver : "Pourvu qu'ils ne me disent pas "tu sais ce qu'on te souhaite!" ! " (j'y ai eu droit 3 fois l'an dernier, même que ça m'avait fait plaisir : dingue !)
J'ai apprécié la liberté, l'absence de regards apitoyés ou attentistes.
J'ai apprécié de pouvoir parler aussi de nos futurs enfants sans qu'il n'y ait la moindre gêne dans l'assistance. J'ai apprécié qu'ils me charrient à propos de mes futurs enfants.
J'ai apprécié de pouvoir parler PMA avec une des amies invitées, le lendemain, pendant le rangement.
J'ai apprécié qu'elle comprenne quand je lui ai dit que non, ce n'est pas du courage.
J'ai apprécié qu'elle sache m'écouter, et qu'elle sache me raconter ses galères ensuite.
Alors je crois que les réactions des autres dépendent des signaux que je leur envoie (à condition que ces autres soient bienveillants et attentifs, évidemment : les cons ne comptent pas).
Je crois que l'an dernier, j'avais besoin d'entendre "Tu sais ce qu'on te souhaite".
Je crois que cette année, j'avais besoin de... exactement ce qu'ils m'ont donné, mais que je n'arrive pas à nommer pour l'instant.
Je crois que j'avais besoin de l'idée qu'ils ne remettent pas en cause l'idée qu'un jour nous aurons des enfants. Même pas au fond d'eux, parce que je l'aurais senti.
Je crois que j'avais besoin d'être traitée normalement.
Je crois que j'ai des amis précieux.
Je crois que 2012 sera ce que j'en ferai.
Je vous souhaite tout plein de bonheur, de toutes sortes
mais surtout de la sorte que vous espérez.